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De migrant à messager

Yaya Mballo
Senegal
Story
Yaya Diallo : Photo 1

Je m’appelle Yaya Mballo. Je suis un migrant de retour originaire de Sare Namou dans la région de Kolda. J’ai fait mes études scolaires jusqu’en classe de terminale. J’ai commencé mon parcours migratoire en Août 2015. J’ai tenté d’entrer en France en passant par la voix terrestre. Je suis d’abord passé par le Mali, ensuite le Burkina, puis le Niger et j’ai fait une longue halte en Lybie. En effet, j’ai été bloqué en Lybie pendant une année. Je me suis retrouvé emprisonné par le passeur qui m’a remis entre les mains d’autres trafiquants. Je me suis promis que j’allais retourner au Sénégal si je sortais de prison. C’est pour cela que je me suis tourné vers les autorités diplomatiques sénégalaises pour qu’ils m’aident à retourner au bercail. J’ai été épuisé par ces péripéties. 

J’avais déjà entendu parler de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Quelques jours après mon retour au Sénégal, j’ai décidé de rendre à leur bureau pour me présenter et profiter des opportunités dont bénéficient les migrants de retour. J'ai été accueilli et j’en ai profité pour raconter mon voyage vers la France qui n’a pas réussi. C’est pour la première fois que j’ai entendu les mots “Migrants comme Messagers”. Je n’ai pas hésité une seule seconde à m’engager.  

Depuis mon retour au Sénégal, je me suis consacré au -projet Migrants comme Messagers. J’ai participé à plusieurs formations. J’ai commencé par la photographie, puis ensuite la vidéographie et enfin la communication orale à Tambacounda. Durant cette formation, j’interviewais pour la première fois des migrants de retour. Je rencontrais enfin des personnes qui ont été sur les mêmes routes que j’ai suivi jusqu’en Lybie. Par la suite, j'ai été formé à d’autres modules tels que la couverture médiatique, le reportage et le montage vidéo avec un smartphone, l’employabilité et développement personnel, la prise de parole en public, l’infographie et l’entreprenariat. Je contribue aussi à diverses activités de sensibilisation telles que les causeries. Parmi toutes ces activités de sensibilisation, c’est la caravane que j’ai menée à Thiès avec les autres volontaires qui m’a le plus marqué.   

En définitive, je crois que le projet Migrants comme Messagers m’a permis d’oublier les atrocités que j'ai vécues à l'étranger. C’est vrai que je possède aujourd’hui beaucoup de compétences et d’expériences grâce à MaM; mais je trouve que le changement très considérable qu’il a apporté dans ma vie est de m’avoir fait oublié les difficultés vécues. Le projet Migrants comme Messagers en me mettant en relation avec d’autres migrants de retour est parvenu à effacer de ma mémoire des épisodes douloureux de ma vie.